Moyra [Fiche admin]

Qui êtes-vous?

Moyra

Nom et Prénom(s) : Moyra (d'Illisdor)
Age : 22ans (née le 13 février 1509)
Liens connus : famille d'adoption : Maria & Cédric, Loraline, Pierre, Jules
Groupe : Aventuriers (troubadour)
Profession : dresseuse d'animaux, (acrobate à ses heures perdues)

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Hors-Jeu
Prénom/surnom : Barbouille ou Kia
Age 19ans
Pays: France
Personnalité de l'avatar Lucy Griffiths
Où/comment avez-vous connu ce forum ? ..admin
Les règles sont-elles signées? ...j'ai participé à leur écriture Razz

Elle s'était mise à courir, les autres étaient sur ses traces.

Courir. Il fallait qu’elle coure. Les chiens se rapprochaient d’elle. Cours ! Ne te retourne pas ! Cours, cours plus vite !

La petite fille court dans la forêt. Elle galope, plutôt vite, mais ça n’est pas assez ; elle galope, plutôt vite, mais elle est fatiguée. Deux jours qu’elle fuit, deux jours qu’elle ne ferme plus l’œil, deux jours qu’elle n’en peut plus.

Heureusement pour la fillette, la nuit allait tomber. Ses poursuivants s’arrêteraient, feraient une halte. Quelques heures de répit pour elle.
Mais elle, elle ne s’arrêterait pas. Elle continuerait de courir. Essayer de les distancer un peu. Avec un peu de chance, elle atteindrait la rivière qui passait non loin de là. La petite pourrait peut-être la traverser et perdre le flair des chiens.
Ils ne tarderaient pas à la retrouver, à l'attraper. À la juger. Elle n'était pas une sorcière, non, elle ne commandait pas aux démons ! Mais comment leur faire comprendre, à eux, qu'elle ne savait pas du tout pourquoi les loups lui obéissaient, la comprenaient ? Qu'elle faisait presque partie des leurs ? Non, ils l'accuseraient de sorcellerie, et, même si la chasse aux sorcières était finie depuis plus de quarante ans, dans les villages reculés, les gens se méfiaient toujours des personnes spéciales. Surtout quand les animaux et les éléments étaient en cause.

Elle avait sauté dans la rivière et avait continué de courir, bien que le vent glacial lui collait ses vêtements mouillés sur son petit corps. Elle était gelée. Un peu plus tard, dans l'abri sûr de la forêt et d'une grotte, elle fit -difficilement, il est vrai- un feu avec le bois qu'elle avait ramassé. Il était tout petit et ne chauffait pas tellement. C'était là que deux beaux yeux sombres avaient réapparu. Le loup s'était approché d'elle, elle qu'il avait quittée au village quand ça avait mal tourné, et s'était allongé à côté du feu. Tout contre elle, la chaleur de sa fourrure comme une couverture.

Moyra se réveilla en sursaut et ouvrit les yeux. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pensé au jour où elle avait dû quitter son village. Elle n'avait voulu qu'aider et avait été traitée comme une sorcière, une paria. Depuis, elle donnait difficilement sa confiance. Le monde n'était pas celui qu'elle avait imaginé, petite. Elle avait gardé son côté espiègle que ses parents, ses vrais parents, aimaient. Elle plaisantait toujours, faisait des farces, jouait avec les enfants sur les places des villages et des villes. Mais à l'approche des adultes, elle se mettait automatiquement sur la défensive, jusqu'à ce qu'ils aient prouvé qu'ils étaient dignes de confiance. Et ça, avec Moyra, ça prenait du temps. Beaucoup de temps.
Se redressant sur sa paillasse, elle regarda par la fenêtre de la charrette dans laquelle elle dormait.

La lune était pleine cette nuit.
Prenant un châle léger, Moyra sortir discrètement. Elle vit Jules, assis au feu du camp, les regards se croisèrent mais aucun des deux ne bougea ou ne dit un mot. Il savait qu'elle aimait aller marcher dans la nature, la forêt ou les plaines. Surtout la nuit. Et puis elle ne risquait rien, de toute façon. Ce qu'il y avait de bien dans la relation qu'elle avait avec le jeune homme, c'était cette complicité qu'ils avaient. Nul besoin de parler. Ils avaient juste ce silence qu'ils connaissaient et appréciaient mutuellement. De temps en temps, ils discutaient, mais c'était rare, moins rare que les grandes discussions dont Maria et Cédric rêvaient avec ceux qu'ils considéraient comme leurs fils et fille, car celles-ci étaient quasi inexistantes. Tout ce que la jeune fille savait de Jules, c'était qu'il avait dû, comme elle, quitter son village natal. Mais contrairement à elle qui savait encore rire et plaisanter, lui gardait le plus souvent un air sombre et bourru. Et malgré leurs silences, Moyra était celle qui en savait le plus sur Jules. Elle devinait aussi les sentiments forts qui naissaient entre Loraline et le jeune homme, ne disait rien pourtant. Se doutait simplement que la fille de Maria jalousait parfois cette complicité qu'elle n'avait pas. L'attirance de Jules envers Loraline n'était pas seulement charnelle, il ne la désirait pas seulement physiquement. Elle était dans sa tête. Alors que la relation que l'Irlandaise avait avec lui était une simple fraternité, la connivence des personnes aimées puis rejetées de leur vie.
Oui, Moyra avait des raisons de se méfier des gens. Les loups, au moins, ne lui feraient pas défaut.

Moyra se dirigea directement dans le bois voisin, baissa la tête pour ne pas prendre une branche. La soirée s'était bien passée, comme d'habitude. Même si, de temps en temps, en cas de disputes ou de simple envie de provocation avec la mamma Maria, Loraline ou Alexandre rappelait la non-fraternité des enfants. De ce qu'elle avait observé, Jules était d'accord : Loraline et lui n'avaient rien de frère et soeur. Bien qu'ils ne s'en rendent pas toujours compte... Moyra sourit à leurs attitudes si fières.

- Alors, tu as trouvé une nouvelle meute ?

chuchota-t-elle à son compagnon de route.
Le loup la regarda avec des yeux brillants et sortit la langue. Réponse affirmative, à n'en pas douter. Sans réfléchir davantage, elle suivit le magnifique animal gris-noir jusqu'à une petite clairière, où coulait une source et où des rochers formaient une grotte sombre. Plusieurs loups s'y trouvaient, jaugeant du regard l'étrange visiteuse nocturne.
Se plaçant relativement à l'écart, Moyra s'était allongée sur l'herbe fraîche, la tête sur le flanc de celui qu'elle nommait affectueusement Kay.

- Tu te souviens de cette nuit ?

chuchota-t-elle encore.

C'était comme aujourd'hui. La pleine lune. Et aucun nuage dans le ciel.
Enfin, si. Ceux du feu. Il y avait des flammes partout. Brûler tout pour éviter que le mal ne revienne. Éviter que nous revenions.

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